La « retraite universelle par points » de Macron : 45 milliards d’euros en moins pour les retraités et la fin de la solidarité

Avec son projet de réforme des retraites et l’instauration d’un « régime universel par points », le gouvernement poursuit un double objectif : baisser le « poids » des retraites dans la richesse nationale et détruire une des principales conquêtes du mouvement ouvrier en 1945.

Destruction de tous les systèmes existants

En voulant créer un « régime universel par point » qui se substituerait à l’ensemble des régimes existants, le gouvernement entend :

  • Détruire le régime général des retraites intégré à la sécurité sociale, conquise en 1945 ;
  • Détruire le code des pensions civiles et militaires ;
  • Détruire les régimes de retraite complémentaires ;
  • Détruire l’ensemble des régimes spéciaux de retraite (électriciens et gaziers, SNCF…)

Une baisse de 15 % des pensions de retraite sur ordre de Bruxelles

Aujourd’hui, l’ensemble des retraites pèse, en France, 14 % du PIB.

Pour l’Union européenne, c’est beaucoup trop, bien plus élevé que pour la plupart des pays européens (12 % en Allemagne, un peu plus de 11 % en moyenne dans l’UE des 27).

L’objectif de la commission européenne est de limiter le poids des retraites en France à 12 % du PIB, comme en Allemagne.

En valeur 2017, 2 points de PIB représentent 45 milliards. Ramener le poids des retraites de 14 à 12 % du PIB reviendrait à diminuer l’enveloppe consacrée aux retraites de ces 45 milliards, c’est-à-dire une baisse moyenne de 15 % des pensions de retraite !

Mais pour atteindre cet objectif, il faut un système où le gestionnaire peut intervenir sur le montant des retraites sans avoir besoin de passer par une réforme, toujours socialement risquée. La solution : la retraite par points.

La « retraite universelle par points » : un système permettant de modifier à tout moment les paramètres de calcul pour baisser les pensions

Dans un régime par points pendant toute la durée de cotisation, les salariés acquièrent chaque année un certain nombre de points et au moment du départ en retraite, ces points sont convertis en euros.

Le taux d’appel comme la valeur du point à la liquidation peuvent être modifiés à tout moment par les gestionnaires… Une simple décision de technocrates suffira, dès lors que le système est intégralement piloté par le gouvernement

La « retraite universelle par points » : des droits individualisés et la fin de la solidarité

Pour le gouvernement, la retraite par points se résume à la proposition suivante : un euro cotisé donne les mêmes droits pour tous…

Sauf que les euros cotisés porteraient sur l’ensemble de la carrière des cotisants.

Or aujourd’hui, pour les salariés du régime général, le calcul s’effectue sur les 25 meilleures années, ce qui permet de neutraliser les dégâts d’éventuels « accidents de carrière » ou les temps partiels. Pour ce qui est de la fonction publique et de nombreux régimes spéciaux, c’est la moyenne des salaires des 6 derniers mois qui est prise en compte lors du départ en retraite.

Un « régime universel par point s’attaquerait donc directement à cette forme de solidarité qui fait que les « accidents de carrière » sont neutralisés.

De plus, que deviendraient les dispositifs de solidarité existants dans tous les régimes et qui ne correspondent précisément pas à des « euros cotisés » (périodes accordées sans cotisations : maladie, maternité, invalidité, chômage…) ? Le gouvernement a d’ores et déjà annoncé la couleur. Il a affirmé qu’il n’y aurait pas de « points gratuits »

Que deviendraient en outre les droits familiaux (majoration pour enfants), le minimum contributif (minimum de retraite assuré permettant de corriger la faiblesse des revenus de certains salariés)… ?

Et que deviendraient les « pensions de réversion ? Là aussi, le gouvernement a affirmé sa volonté de « les réformer »…

Les positions de Force Ouvrière

Dans les rencontres de « concertation », la confédération Force Ouvrière a revendiqué « le maintien des statuts et le refus d’un régime unique en points, le maintien des régimes existants avec leurs dispositifs actuels de solidarité et droits dérivés, tels que les pensions de réversion ou d’orphelin » (information confédérale du 4/7/2018.)

Avec sa confédération, l’UD FO de Maine-et-Loire revendique clairement :

  • Maintien du régime général et de tous les régimes spéciaux ;
  • Maintien du code des pensions civiles et militaires ;
  • Maintien de tous les dispositifs de retraites complémentaires.
  • Pas touche à nos retraites !
  • Retrait du projet de contre-réforme des retraites !