Chasse aux « arrêts de travail » par la Sécurité sociale : déclaration des conseillers FO au conseil de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie d’Angers

La presse locale s’est faite l’écho de ce que la Caisse Primaire d’Assurance Maladie allait accentuer ses contrôles, aussi bien auprès des assurés sociaux que des médecins prescripteurs, en raison d’un « fort accroissement du nombre d’arrêts de travail ». Elle a « décrété », selon « Le courrier de l’Ouest » du 30/11,  « une opération coup de poing ».

Le jeudi 7 décembre, le Conseil de la CPAM, dans lequel siègent, comme représentants des assurés sociaux, des conseillers Force ouvrière, se réunissait.

La délégation FO à ce Conseil a fait la déclaration suivante : 


Un article du Courrier de l’Ouest en date du jeudi 30 novembre 2017 alertait le lecteur sur les « abus » d’un nombre croissant d’assurés sur les arrêts de travail. Sur les 6 premiers mois de l’année, la CPAM a constaté une hausse des IJ de 8,6 % par rapport à 2016. On nous annonce également une hausse de 14 % des IJ sur les accidents du travail et maladies professionnelles par rapport à 2015.

La réponse apportée par la direction de la CPAM du Maine-et-Loire à travers cet article semble être « contrôle et répression ».

Si les fraudes peuvent contribuer pour partie à cette augmentation, elles ne peuvent à elles seules expliquer l’ampleur de cette hausse. Pour FO les raisons sont plus à chercher du côté :

  • De l’augmentation de l’âge du départ à la retraite. Les salariés fatiguent peut-être plus à 62 ans qu’à 40.
  • De la dégradation générale des conditions de travail dans les entreprises. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les effets de la politique actuelle d’austérité sur le secteur des EHPAD ou les salariés sont épuisés physiquement et mentalement.
  • De l’augmentation des pressions psychologiques liées aux nouveaux modes d’organisation du travail qui sont la cause de très nombreux épuisements professionnels pouvant aller jusqu‘au « Burn-out ».
  • etc.

Pour Force Ouvrière, ce n’est pas en culpabilisant et en sanctionnant les assurés sociaux ou les médecins qui arrêtent de bonne foi des salariés malades ou épuisés professionnellement que nous ferons avancer la question de la santé et de la santé au travail.

Pour être efficace, il faudrait d’abord avoir la volonté de s’interroger sur les causes réelles de ce problème et ne pas avoir une simple vision comptable sur la question. En effet, derrière ces chiffres, derrière ces indemnités journalières il y a des hommes et des femmes qui souffrent physiquement ou mentalement.

Pour Force Ouvrière, la question de la prévention est essentielle. Mais là encore, en diminuant de manière drastique les moyens accordés au CHSCT dans les entreprises, le gouvernement actuel agit à l’encontre de cette logique. Il est donc à craindre que cette augmentation des IJ liée aux accidents du travail et aux maladies professionnelles ne cesse de croitre dans les années futures.

C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle Force Ouvrière s’oppose aux ordonnances Macron-Pénicaud et en demande le retrait.

Force Ouvrière s’oppose à ces politiques d’austérité menées depuis des années et c’est également pour cela que nous voterons contre le budget 2018, qui ne vise qu’une chose : faire des économies !

Je vous remercie pour votre attention.