Annonce de la suppression de 166 000 contrats aidés : FO revendique le maintien de tous ces emplois

suppression de 166000 contrats aidés

Rappelons que le gouvernement a déjà annoncé :

  • l’augmentation de la CSG pour les retraités et la baisse de 5 euros des APL accentuant la précarité des plus pauvres ;
  • le rétablissement du jour de carence et le gel du point d’indice pour les fonctionnaires ;
  • la suppression massive d’emplois dans la fonction publique ;
  • la poursuite de l’assèchement des finances des collectivités territoriales en leur supprimant 300 millions d’euros de dotation ;
  • 100 millions d’euros d’économie supplémentaire imposés aux hôpitaux ;

Et après avoir annoncé tout cela, il décide d’enrichir les financiers en exonérant les dividendes de certaines taxes, à hauteur de 3 milliards d’euros !

C’est donc dans ce contexte qu’il annonce la suppression de 166 000 contrats aidés.

Que ces contrats soient précaires, mal payés, c’est indiscutable. Mais ils sont pourtant encore trop coûteux aux yeux du gouvernement, lancé dans une recherche effrénée d’économies pour la grande satisfaction des marchés financiers.

Une mesure qui non seulement ôte le pain de la bouche à autant de salariés déjà en grande difficulté, mais aussi met en péril le bon fonctionnement des écoles, des collectivités territoriales, des hôpitaux, des Ehpad (maisons de retraite médicalisées), des services médiaux-sociaux, des associations…

En effet, les salariés sous contrats « aidés » peuvent être auxiliaires de soins dans les hôpitaux et les Ehpad, surveillants dans les écoles, accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), aides à domicile, ils sont aussi employés par les collectivités locales pour aider à l’entretien des locaux scolaires ou au service de restauration dans les cantines…

De fait, après des décennies de suppressions d’emplois statutaires, ou de CDI couverts par des conventions collectives, les salariés sous contrats aidés occupent bien souvent des emplois clés pour le bon déroulement de la vie quotidienne de millions de français. La Confédération FO et ses fédérations ont toujours revendiqué le maintien de tous ces contrats et leur évolution en emplois pérennes.

Les fédérations de l’Enseignement et des Services Publics et de Santé avertissent le gouvernement : « En ne revenant pas sur cette décision, vous prendriez la responsabilité de tensions considérables dans les collectivités et établissements »

La FNEC-FP FO (Fédération Nationale de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle FO) a donc adressé le 22 août un courrier au ministre de l’Éducation nationale, soulignant : « Avec notre Confédération nous demandons le maintien de tous ces contrats. Notre organisation, qui a toujours dénoncé le caractère précaire de ces contrats de travail, considère que la seule évolution positive pour ces salariés est leur transformation en emplois statutaires de la Fonction publique (ou en CDI quand il s’agit d’organismes privés) et non leur suppression […] Nous estimons qu’en ne revenant pas sur votre décision vous prendriez la responsabilité de créer une situation de désordre et de pousser le personnel au conflit dès la rentrée scolaire. »

Doublement concernée, puisqu’elle regroupe les personnels des collectivités locales et des services de santé, la fédération FO des Services Publics et des Services de Santé dénonce le caractère incompréhensible de cette mesure puisque « … les services de l’État et les tutelles ont souvent insisté auprès des établissements sanitaires et médico-sociaux pour que ceux-ci recrutent des contrats aidés afin de compenser les contraintes budgétaires et le sous-financement organisé dans ces deux secteurs et en particulier pour l’aide aux personnes âgées. » Elle met en avant la même revendication que la Fédération des enseignants, à savoir que tous ces contrats aidés soient transformés en emplois statutaires ou CDI.

Les deux fédérations FO avertissent : personne ne peut comprendre ce plan de suppressions d’emplois qui frappe les personnels les plus précaires et qui risque gravement de compromettre le bon fonctionnement des établissements et la réalisation de leurs missions de service public.

Et la Fédération des services publics et de santé conclut à son tour : « en ne revenant pas sur cette décision, vous prendriez la responsabilité de créer des situations de tension considérable dans la grande majorité des collectivités et établissements. »

L’Union Départementale FO de Maine-et-Loire apporte son soutien à ses syndicats de l’Enseignement, des Services Publics et des Services de santé qui, si le gouvernement ne rapporte pas cette mesure, organiseront les personnels dès la rentrée pour exiger le rétablissement des postes.

Lire ci-dessous les courriers de la fédération de l’Enseignement (FNEC-FP FO) et de la Fédération des Services publics et de santé (SPSS-FO)


Courrier de la FNEC-FP-FO


Courrier de la fédération SPSS-FO